Tuesday 26 October 2021

 


Retard et Progrès dans la Chine moderne

Le postmodernisme face au marxisme et à l’idéologie du progrès en Chine

Jorge Morbey

Université de Science et Technologie de Macao

Postmodernisme

Le « postmodernisme » fit son apparition dans le monde hispanique aux environs de 1930, mais il a fallu attendre deux décennies pour qu’il soit découvert en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Ainsi, selon Perry Anderson (1), professeur à l’Université de Californie –Los Angeles (UCLA), qui s’intéresse aux phénomènes politiques et culturels contemporains, Frederico de Onis, un ami de Miguel de Unamuno et de Ortega y Gasset, fut le premier à utiliser le terme « postmodernisme », lui donnant une connotation de reflux conservateur au sein même du « modernisme ».

Le philosophe français Jean-François Lyotard (2), quant à lui, contribua à sa divulgation en lui donnant une identité propre.


(1) P. Anderson, The Origins of Postmodernity, London, 1998.

(2) J.-F. Lyotard, La condition postmoderne, Paris, 1979.

“ J. Morbey, « Retard et Progrès dans la Chine moderne. Le postmodernisme face au marxisme et à l’idéologie du progrès en Chine », L’idéologie du progrès dans la tourmente du postmodernisme. Actes du colloque international (9-11 février 2012), G. Hottois et J.-P. Contzen (éd.), Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2012, p. 219-234.

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En 1991, Fredric Jameson (3) énuméra plusieurs symboles du postmodernisme : dans les arts, Andy Warhol et le pop art, le photoréalisme et le néo-expressionnisme; en musique, John Cage, à la synthèse des styles classique et populaire que l’on rencontre aussi chez des compositeurs tels que Philip Glass et Terry Riley; mais aussi le punk rock et le new wave; au cinéma, Jean-Luc Godard; dans la littérature, William Burroughs, Thomas Pynchon, Ishmael Reed et le nouveau roman français.

Sérgio Paulo Rouan (4), diplomate, philosophe, anthropologue, essayiste et traducteur brésilien, membre de l’Académie brésilienne des Lettres depuis 1992, observe que le préfixe post semble beaucoup plus exorciser le vieux (modernité) qu’articuler le nouveau (le postmoderne). Il conclut de manière concise : « Si la modernité a promis le bonheur par le progrès de la science ou par une révolution, la postmodernité promet un rien qui prétend être le terrain pour tout ».

Les relations internationales de l’Empire chinois

Le dominicain portugais Gaspar da Cruz (5), arrivé d’Inde en Chine en 1556 et de retour au Portugal en 1569, décrit une économie florissante, un gouvernement établit sur le critère du mérite et un remarquable système de justice en vigueur en Chine.

Les témoignages indépendants des jésuites et des agents de compagnies à monopole, tels que la compagnie britannique East India Company et les compagnies des Indes françaises, concordent pour diffuser une image flatteuse d’un empire policé, sagement gouverné par des souverains éclairés, administré par une bureaucratie recrutée sur le critère du mérite, d’une civilisation de haut niveau et d’une vie économique active.

Les relations internationales traditionnelles de la Chine étaient essentiellement basées sur la notion de suzeraineté et vassalité. L’Empereur de Chine était le suzerain de pays asiatiques qui lui rendaient hommage et lui payaient tribut, tels que Annam (Nord Vietnam), Bornéo, le Cambodge, Champa, Java, Malacca, Pahang et Sion qui étaient enregistrés par les autorités maritimes et douanières de la Chine des Ming (6).

(3) F. Jameson, Postmodernism, or, The Cultural Logic of Late Capitalism, Durham (USA), 1990.

(4) S. P. Rouanet, As razões do Iluminismo (Les raisons des Lumières), São Paulo, 1982.

(5) Tratado das cousas da China (Traité des choses de la Chine), 1569.

(6) Zhou Jing Lian, Histoire des relations diplomatiques entre la Chine et le Portugal, Shanghai, 1927 (en chinois).

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Depuis plusieurs siècles, et ce jusqu’aux environs de la fin du xviiie siècle, la Chine était un pays développé, dont l’autosuffisance lui permettait de rester fermé au monde. Elle en imposait à l’Europe, tant par ses institutions que par la vitalité de son économie.

Trois fronts simultanés de conflits ont renversé la situation durant le xixe siècle.

1. Des puissances étrangères forcèrent l’ouverture de la Chine.

−−La première guerre sino-britannique de l’opium (1839-1842), terminée par le traité de Nankin (29 août 1842) força la Chine à ouvrir cinq ports au commerce international (Canton, Amoy, Fou-Tchéou, Ningbo et Shanghai) (7); à céder l’île de Hong Kong à la Grande-Bretagne et à verser aux Britanniques des indemnités d’un montant de vingt et un millions de dollars.

−−La seconde guerre sino-britannique (1858-1860), terminée par les traités de paix sino-britannique et sino-français du 24 et 25 octobre 1860, qui confirmèrent et ratifièrent le traité de Tientsin du 26 juin 1858, qui prévoyait : l’ouverture du port de Tientsin ; la cession de Kowloon à la Grande-Bretagne comme barrière entre Hong Kong et la Chine ; la perte de la région orientale de l’Usuri, au nord-est de la Chine, en faveur de la Russie (Traité sino-russe du 14 novembre 1860, signé à Pékin).

2. La révolte des Taiping (1850-1864) : guerre civile dans le sud de la Chine, qui fit 20 millions de victimes. Sun Yat-sen, fondateur du Parti nationaliste chinois et premier Président de la République de Chine, considérait cette révolte comme source d’inspiration. Mao Zedong glorifiait les rebelles Taiping comme des révolutionnaires héroïques contre le système féodal corrompu.

3. La perte des dépendances de la Chine : les îles Liuchiu au profit du Japon (1881) ; la région occidentale de l’Ili pour la Russie (1881) ; Tonkin et Annam pour la France (1885) –guerre sino-française (août 1884 à avril 1885) ; la Birmanie du Nord pour la Grande-Bretagne (1886) –troisième guerre anglo-birmane (du 7 au 29 novembre 1885) ; le Sikkim pour la Grande-Bretagne (1890) ; la Corée, Taiwan et Penghu pour le Japon (1895) –première guerre sino-japonaise (1894-1895).


(7) A la suite de la Grande-Bretagne, les États-Unis ont signé un traité de commerce le 3 juillet 1844 ; la France, le 24 octobre 1844 ; la Suède et la Norvège, le 20 mars 1847. Le décret impérial du 25 juillet 1845 accorda des privilèges commerciaux à la Belgique.

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Le xixe siècle fut le temps de tous les malheurs pour la Chine. Le saeculum horribilis se termina par la Révolte des Boxers (1899-1901). Les rebelles s’opposèrent d’abord au pouvoir, mais le gouvernement réussit rapidement à orienter la plupart des violences contre les intérêts culturels, politiques, militaires et diplomatiques des Européens, des Américains et des Japonais en Chine.

Par la suite, les rebelles et les militaires du gouvernement commencèrent le siège des légations étrangères à Pékin. Une alliance improbable de huit pays permit de réunir les forces militaires nécessaires pour envahir la Chine et sauvegarder leurs ambassades respectives, ainsi que de préserver le pouvoir et l’influence qu’ils avaient longtemps exercés dans ce pays.

Les forces militaires de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Autriche-Hongrie, de la Russie, des États-Unis et du Japon, totalisant près de 45 000 hommes, envahirent rapidement la Chine et s’emparèrent de Pékin.

La Chine fut forcée de payer des réparations de guerre. En d’autres termes, elle dut rembourser le coût financier de la guerre et accepter plus de troupes étrangères sur le sol chinois.

Révolution et modernité

On peut facilement comprendre pourquoi le traumatisme collectif chinois contre l’Occident se manifesta durant le xxe siècle.

L’Empire Mandchou et la République nationaliste firent de plus en plus figures de nations vieillies, incapables de se moderniser. La Chine s’affaiblit jusqu’à devenir un espace ouvert aux entreprises de tous les impérialismes, pendant que le peuple chinois devenait un fléau social en croissance rapide, comme en témoigne André Malraux dans La Condition humaine.

Le 1er octobre 1949, un pouvoir nationaliste discrédité, dirigé par Chiang Kai-shek, tomba aux mains du Parti communiste et de son leader Mao Zedong, jusqu’à sa mort, en 1976.

Le maoïsme se déroula en quatre étapes :

1. L’adoption du modèle stalinien et l’intégration de la Chine dans le camp socialiste (1949-1956).

Le traité d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle sino-soviétique (février 1950) ; la réforme agraire (juin 1950) ; la collectivisation (juillet 1955) ;

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la nationalisation des grands moyens de production et d’échange (1956). Le 8e Congrès du Parti communiste (septembre 1956) célébrait les succès d’une Chine socialiste.

2. La « Campagne des cent fleurs », le « Grand bond en avant », trois années de famine, la rupture avec l’Union soviétique (1957-1966).

Mao Zedong lui-même critiquait les succès précédents (février 1957). Il constatait que l’insuffisance des productions agricoles limitait une industrie qui s’essoufflait, alors qu’une planification rigide multipliait les gaspillages. Le Parti tendait à se bureaucratiser et à faire de ses cadres une nouvelle caste de privilégiés. En outre, les critiques de Khrouchtchev à Staline pendant le xxe Congrès du PCUS (février 1956) déstabilisèrent le modèle socialiste. La déstalinisation en Pologne et l’insurrection populaire hongroise en 1956 prouvaient que les contradictions entre le peuple et un Parti communiste au pouvoir pouvaient dégénérer. Mao Zedong suscita dès lors un vaste débat critique sur le fonctionnement du nouveau régime. Ce fut la Campagne des cent fleurs qui surprit par la violence des critiques provenant du monde des intellectuels et des étudiants. Des paysans commencèrent à quitter les coopératives. Deng Xiaoping, secrétaire général à l’époque, lança la campagne anti-droitière, qui priva de liberté 400 000 personnes et fit persécuter 1 700 000.

Le Grand bond en avant, lancé en mai 1958, donna naissance, au mois d’août suivant, à 26 000 « communes populaires », de 15 à 25 000 personnes chacune, dans lesquelles furent intégrées les activités des anciennes coopératives regroupées. Mao rêvait d’une Chine devenue fédération de ces communes, où régneraient la discipline, l’unité idéologique, la frugalité, l’égalitarisme et où la nourriture serait gratuite. Selon lui, deux ou trois années d’effort supplémentaires conduiraient à l’abondance et au bonheur. La Chine arriverait au communisme – « A chacun selon ses besoins » – avant les Soviétiques. Les prédictions de Mao furent un échec retentissant : de l’hiver 1959 à l’hiver 1961, les Trois années noires, la famine coûta la vie à 13 millions de personnes (chiffre reconnu officiellement par la Chine).

La rupture avec l’URSS, accusé de révisionnisme, fut consommée en 1963. Le maoïsme se considérait comme un succès de la révolution mondiale...

3. La Révolution culturelle (1966-1969)

Mao n’acceptait pas la direction que Deng Xiaoping et Liu Shaoqi suivaient pour conduire la Chine et qui anticipait certaines des réformes entreprises après 1978. Il estimait que cette voie marquait une rupture avec celle du socialisme et conduisait à la restauration du modèle capitaliste. Le peuple fut mobilisé,

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particulièrement les jeunes étudiants et les lycéens, contre les cadres du Parti rendus coupables de l’échec antérieur. La Révolution culturelle se répandit. La Chine devint un grand chaos.

4. Le déclin et la mort du Grand Timonier et la réforme du maoïsme (1969-1978)

Malgré deux congrès – le ixe (1969) et le xe (1973) –, le Parti ne se rebâtit pas vraiment. L’épouse de Mao, Jiang Qing, et la Bande des Quatre, croyaient tenir le pouvoir. Zhou Enlai et Deng Xiaoping étaient pragmatiques et subtils. L’ouverture au monde, après la normalisation des relations avec les États-Unis et le Japon, dès 1972, révélait l’énorme retard du pays. Zhou Enlai mourut en janvier 1976 et Mao au mois de septembre suivant. Deng Xiaoping entreprit la réforme du maoïsme.

La clé de la modernisation de la Chine est le pragmatisme de la primauté de la compétence sur l’idéologie : la préférence des experts sur les idéologues, que Deng Xiaoping résumait en quelques mots : « Peu importe la couleur d’un chat, ce qui compte, c’est qu’il attrape les souris ».

Ce pragmatisme imprègne l’intérieur de la Chine et gouverne ses relations avec les pays étrangers. Deng Xiaoping de nouveau stipulait : « Dans la réforme et l’ouverture sur l’extérieur, nous devons faire preuve de plus d’audace et nous tenir prêts à tenter de nouvelles expériences, au lieu de nous comporter comme des femmes aux pieds bandés ».

La modernisation et le progrès de la Chine sont évidents partout aujourd’hui : le développement de l’éducation – du primaire à l’université – conduit notamment à la croissance des indicateurs économiques, l’urbanisation des villes, l’architecture, le réseau des routes et des ponts, l’infrastructure portuaire, le secteur ferroviaire à grande vitesse, les constructions navale et aéronautique, l’astronautique.

À ce stade, deux questions se posent. Comment les Chinois envisagent-ils la notion de progrès ? La notion de postmodernisme a-t-elle un sens en Chine et dans les cultures orientales ?

Les Lumières, l’Atlantique et l’Asie

Pendant cinq ans et demi, j’ai travaillé en Chine comme attaché culturel à l’ambassade du Portugal. J’ai alors réalisé, que les notions de modernité et de progrès, pour le Chinois moyen, étaient opposées à l’idée qu’ils se faisaient de

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tout ce qui était vieux. Dès lors, il était courant pour les Chinois d’échanger avec plaisir des meubles anciens pour de nouveaux meubles sans valeur.

Les Lumières sont un mouvement culturel, social, politique et spirituel avec identité européenne et son épicentre en France. La décolonisation au cours des xviiie et xixe siècles a été le résultat de la sécession d’intérêts qui opposaient des Européens géographiquement séparés par l’Atlantique. L’océan est alors devenu un pont naturel qui diffusait les Lumières dans les Amériques. Vivre dans les colonies anglaises d’Amérique du Nord, au Québec ou au Brésil, c’était comme vivre chez soi.

Rien de tel en Asie. Dans le cas particulier de la Chine, les Lumières sont arrivées avec les jésuites. Les sciences, les lettres et les beaux-arts en provenance d’Europe restèrent pratiquement confinées au sein des classes lettrées.

En voici trois exemples :

−−L’ancien palais d’été : ce palais (Yuan Ming Yuan) était une merveille de l’art. Les pavillons et les jardins, ornés de fontaines et de jeux d’eau, réalisés sous la direction de deux pères jésuites – Giuseppe Castiglione (Milan, 1688 – Pékin, 1766) et Michel Benoist (Dijon, 1715 – Pékin, 1774) –, et terminés en 1760, étaient connus sous le nom de Versailles Chinois. En 1860, lors de la seconde guerre de l’opium, tout le site du palais d’été fut pillé, saccagé et incendié par les troupes franco-britanniques. Aujourd’hui encore, la destruction de l’ancien palais d’été est considérée comme un symbole de l’agression étrangère et de l’humiliation de la Chine.

−−L’observatoire antique de Pékin : c’est un observatoire astronomique pré-télescopique. Les instruments utilisés dans cet observatoire antique furent construits en 1442 sous la dynastie Ming et modifiés et modernisés entre 1645 et 1838 sous la dynastie Qing, par une succession ininterrompue de directeurs européens, tels que Johann Adam Schall von Bell (allemand) et Ferdinand Verbiest (belge). Dès 1774, les directeurs furent tous des jésuites portugais.

−−La Bibliothèque du Pé-t’ang (8) : ce nom fait référence à une collection d’environ six mille titres que le Père Matteo Ricci commença à son arrivée en Chine en 1583 et qui a été interrompue avec la suppression de la Compagnie de Jésus par le pape Clément xiv en 1773. Grâce à son catalogue, on

(8) Catalogue de la bibliothèque du Pé-t’ang, Pékin, Imprimerie des Lazaristes, 1949 (première édition) ; Les Belles Lettres, 1969.


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peut vérifier l’existence de livres européens de droit, histoire, philosophie, géographie, hydrographie, littérature, mathématiques, astronomie, physique et chimie, mécanique, beaux-arts, histoire naturelle, médecine, pharmacie, linguistique, ainsi que des biographies, qui représentent 55 % du total catalogué. Une partie raisonnable de cette collection témoigne du « commerce des lumières » entre l’Europe et la Chine.

En raison de l’extinction des jésuites, ce précieux patrimoine bibliographique fut remis aux lazaristes par décret de l’évêque portugais de Pékin, Dom Alexandre de Gouvea, le 6 mai 1785.

L’arrivée des lazaristes en Chine coïncida avec la persécution générale, commandée par l’empereur Qianlong et poursuivie par son fils Kangxi, ordonnant l’internement de tous les missionnaires en Chine dans les prisons de Pékin, à l’exception des missionnaires qui étaient à Macao. Cette persécution (1785-1826) a aussi vidé toutes les missions de la capitale et de l’intérieur de la Chine. Au milieu de cette tempête, les bibliothèques des missions furent expédiées vers la mission du Portugal à Pékin, basée à l’église de Nantang.

Le portugais Dom Caetano Pires Pereira, qui avait été nommé évêque de Nanjing en 1806, ne put prendre possession de son diocèse et resta à Pékin en tant qu’administrateur de ce diocèse. Après l’expédition franco-britannique de 1860, Dom Caetano envoya les livres à Mgr Mouly, le premier vicaire apostolique de Pékin, qui les garda dans l’ancienne résidence du Pé-t’ang. Depuis lors, cette collection de livres est connue sous le nom de « Bibliothèque du Pé-t’ang » et se compose :

−−des quatre bibliothèques des anciennes résidences des missionnaires de Pékin (de Nantang et Dongtang, des jésuites portugais ; de Beitang, des jésuites français ; et de Shitang, des missionnaires de la Propagande Fidae) ;

−−de trois bibliothèques privées (de Mgr Mezzabarba, légat du pape Clément xi ; de Dom Polycarpe de Sousa, et de Dom Alexandre Gouvea, évêques portugais de Pékin) ;

−−des dix petites bibliothèques des missions catholiques de l’intérieur de la Chine ;

−−d’un nombre considérable de livres de provenance inconnue, laissés par des missionnaires anonymes ou non identifiés.

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Alors que la capitale chinoise était assiégée par les forces révolutionnaires depuis le 13 décembre 1948, le missionnaire lazariste Hubert Verhaeren, qui était en train de compléter le catalogue de la Bibliothèque du Pé-t’ang, termina son introduction à Pékin le 21 janvier 1949 par ces mots : « Espérons donc que le fléau de la guerre épargnera cette fois encore ce vénérable héritage de nos pères ». Avec l’arrivée au pouvoir du Parti communiste chinois, le 1er octobre 1949, de nombreuses rumeurs ont couru sur le sort réservé à la Bibliothèque du Pé-t’ang. Certains ont affirmé que les communistes l’avait brûlée. D’autres ont affirmé que les missionnaires l’avaient cachée sous le plancher de l’église du Pé-t’ang. D’autres encore ont assuré que les livres avaient été expédiés vers différentes destinations. Les paroles du Père Verhaeren se sont heureusement avérées prophétiques. Au cours de mes recherches à la Bibliothèque nationale de Pékin, j’ai eu l’occasion de vérifier que ce précieux patrimoine y était encore préservé.

Les Lumières n’ont pas pénétré les cultures orientales.

Etant une réaction au modernisme, le postmodernisme n’a-t-il aucune chance de pénétrer ex novo les cultures d’Asie ? Dans le domaine de la conception et du style, une certaine forme de contagion semble possible : en peinture, littérature, architecture, musique, etc. Et en économie ? Et en politique ?

Dans le nouvel ordre contemporain, il est possible d’identifier clairement les lieux et sources de contestation contre les valeurs européennes/occidentales. L’administration américaine a désigné comme risque potentiel un ensemble de trois états : la Corée du Nord, l’Iran et Cuba. La Corée du Nord et Cuba constituent de solides poches de résistance marxistes-léninistes à la démocratie libérale. Le Moyen-Orient dans son ensemble, à l’exception d’Israël, offre aussi une résistance à ces mêmes valeurs : les néoconservateurs américains ont entrepris la guerre en Irak au nom du messianisme démocratique.

Cependant, il est aussi possible d’identifier des tentatives de compromis entre les valeurs européennes/occidentales et les traditions orientales. Des pays comme la Chine, la Corée du Sud, le Japon, Singapour et la Malaisie ont su intégrer le marché et le capitalisme pour se convertir à la globalisation.

En dépit de son régime communiste, dès le moment où Deng Xiaoping a prononcé la phrase « S’enrichir, c’est glorieux ! », il s’est créé une fois de plus en Chine, une tension entre le libéralisme économique et le libéralisme politique.

L’Histoire prouve que le commerce, l’échange et le libéralisme économique engendrent la démocratisation des régimes. Montesquieu avait déjà formulé cette idée au xviiie siècle avec sa thèse du « doux commerce ».

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Diversité de la Chine : le cas de Macao

L’idée principale du pragmatisme de Deng Xiaoping, le principe « Un pays, deux systèmes » (9), marqua la rupture principale de sa pensée avec le maoïsme. Ce fut la plus grande hérésie contre la pensée de Mao Zedong.

Le Portugal est le pays européen qui a entretenu les plus anciennes relations avec la Chine (10).

Jorge Alvares fut le premier Portugais à venir en Chine. Sa jonque resta ancrée dans l’île de Neilingding en mai 1513. Ce n’est qu’au milieu de 1514 qu’il était de retour à Malacca. Avec la conquête de Malacca (un pays vassal de l’empereur de Chine) par les Portugais en 1511, la rupture de l’équilibre géopolitique régional créa d’énormes difficultés dans les relations bilatérales sino-portugaises. Après de nombreuses vicissitudes, les Portugais s’établirent à Macao en 1557. Au tournant du xvie siècle, Macao était le centre d’un réseau commercial portugais très important en Asie de l’est et du sud. En même temps, Macao était la plate-forme privilégiée des relations entre une Chine fermée, l’Europe et le Japon.

Les échanges culturels entre la Chine et l’Europe remontent à la plus ancienne tradition de coexistence entre les Portugais et les Chinois. Les


(9) « Notre politique consiste à appliquer le principe « Un État, deux systèmes ». Pour parler plus précisément, cela signifie qu’au sein de la République populaire de Chine, le milliard et demi de Chinois habitant la partie continentale vit sous un régime socialiste, alors que Hong Kong, Macao et Taïwan sont régis par le système capitaliste. Ces dernières années, la Chine s’est attachée à redresser les erreurs « de gauche » et a élaboré, dans tous les domaines, une politique qui tient compte des conditions réelles. Cinq ans et demi d’efforts ont porté des fruits. C’est précisément dans cette conjoncture que nous avons avancé la formule « Un État, deux systèmes » pour régler le problème de Hong Kong [de Macao] et de Taïwan » (Deng Xiaoping, 1997).

(10) Le premier document royal portugais se référant à la Chine est le Règlement de Diogo Lopes de Sequeira, envoyé à la découverte de Malacca, qui lui fut donné par le roi Manuel 1er du Portugal le 12 février 1508 : « Renseignez-vous sur les Chinois, et d’où ils viennent, et dans quelle mesure le lieu d’où ils viennent, et quand ils viennent à Malacca ou à des endroits où ils font commerce, et les marchandises qu’ils apportent, et combien d’entre eux viennent chaque année, et les caractéristiques de leurs navires, et s’ils retournent dans la même année qu’ils viennent, et s’ils ont des usines ou des maisons à Malacca ou dans d’autres pays, et s’ils sont de riches marchands, et s’ils sont faibles ou guerriers, et s’ils ont des armes puissantes ou d’artillerie, et les vêtements qu’ils portent, et s’ils sont des hommes de grande stature physique, et toutes autres informations à leur sujet, et s’ils sont chrétiens ou païens, ou si leur terre est grande, et s’ils ont plus d’un roi parmi eux, et si parmi eux vivent certains arabes et d’autres personnes qui ne vivent pas selon leur loi ou convictions, et, s’ils ne sont pas chrétiens, quelle est leur religion et leur Dieu, et les habits qu’ils portent, et jusqu’où leurs terres s’étendent, et auxquelles elles confinent ».

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navigateurs portugais furent les vecteurs de la communication, entre deux pôles, de nouvelles idées, d’habitudes et de produits qui leur étaient totalement inconnus. Nous pouvons signaler ici l’introduction du thé en Europe et de la patate douce en Chine, via Macao. Ces deux produits, comme tant d’autres, font si bien partie des habitudes alimentaires que maintenant plus personne ne penserait au fait qu’un jour ils étaient totalement inconnus dans leurs milieux respectifs. Dans le domaine des idées, personne ne se souvient que la philosophie d’Aristote fut révélée aux Chinois par le Père Francisco Furtado, originaire des Açores et auteur des oeuvres Ming li t’an (11) et Hoan Yeou Tsiouen (12).

L’occupation britannique de Hong Kong (1841) mit fin au cycle économique du commerce à Macao. Macao ne disposait pas assez de capitaux pour investir, d’espace pour des manufactures et ne pouvait entrer en compétition avec Hong Kong comme port-clé en Asie du sud-est. Pour sauver l’économie de Macao, le gouvernement légalisa le jeu en 1847. Depuis lors, le jeu est resté le moteur principal de l’économie de Macao.

La réunification de Macao avec la Chine a eu lieu le 20 décembre 1999 à la suite de négociations bilatérales entre la Chine et le Portugal et la signature de la Déclaration commune luso-chinoise sur la question de Macao, le 13 avril 1987. La Loi fondamentale de la région administrative spéciale de Macao de la République populaire de Chine a été adoptée par le 8e Congrès national du Peuple lors de sa Première session, le 31 mars 1993. Le statut politique et administratif de Macao en tant que région administrative spéciale de la Chine suit le principe d’« Un pays, deux systèmes » énoncé par Deng Xiaoping et a été inclus dans la Constitution chinoise (article 31).

Le dernier recensement de la population de 2011 indique que la population de Macao s’élève à 552 500 personnes, dont 48 % d’hommes et 52 % de femmes. La croissance annuelle au cours de la dernière décennie a atteint les 2,4 %. La superficie de Macao est passée de 11,6 km2 en 1912 à 29,7 km2 en 2010. Le produit intérieur brut (PIB) a triplé passant de 4,49 milliards d’euros en 1999 à 16,36 milliards d’euros en 2008. Macao doit faire face à deux problèmes majeurs : son exiguïté territoriale et la dépendance croissante de son économie à l’industrie du jeu.


(11) Investigations philosophiques, 1631, Paris, BN.NFCH, 3028, 3029.

(12) Du Ciel et du Monde, 1628, Paris, BN.NFCH, 2919.

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1. L’EXIGUÏTÉ TERRITORIALE DE MACAO.

Un coup d’oeil sur l’évolution des chiffres de la population et de la superficie de Macao dans les quatre-vingt-dix dernières années est instructif.

Évolution de la population de Macao

    1920    83 984          1970   248 636 

       1927   157 175         1981   298 221    

     1939  245 194          1991  339 464   

          1950  187 772          2001   424 203      

   1960  169 299          2011  552 500


Évolution du terrassement de Macao

Année      Péninsule      Île de   Île de     Terre de    Total 

\                de Macao    Taipa    Coloane  Cotai         (en m²)

1912            3,4             2,3           5,9          -              11,6

1936            5,2             2,6           6,0           -             13,8

1957            5,5             3,3           6,3           -             15,1

1986            5,8             3,7           7,1           -             16,6

1991            6,5             4,0           7,6           -             18,1

1996            7,7             5,8           7,8           -             21,3

1999            7,8             6,2           7,6          2,2          23,8 

2000            8,5             6,2           7,6          3,1          25,4

2001            8,5             6,2           7,6          3,5          25,8

2002            8,5             6,2           7,6          4,5          26,8

2003            8,7             6,3           7,6          4,7          27,3

2004            8,8             6,4           7,6          4,7          27,5     

En 2010, la superficie totale de Macao était de 29,7 km2.

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RETARD ET PROGRÈS DANS LA CHINE MODERNE


L’expansion territoriale de Macao, pendant l’administration portugaise, a répondu aux besoins d’une immigration en provenance principalement de la province chinoise de Canton.

Sur un espace géographiquement limité, une concentration extrême de la population a une influence négative sur la qualité de la vie. Dès la fin du xixe siècle, Macao a souffert de cette situation.

La construction de terrassements commença en 1890. Toutefois, comme plus d’un siècle d’histoire nous l’a montré, ce ne seront pas des terrassements qui résoudront ses problèmes d’exiguïté territoriale. Dans la situation actuelle, où Macao est réunie à la Chine, il ne serait plus raisonnable de maintenir la politique de terrassements que l’administration portugaise avait été amenée à pratiquer. Il est temps de lancer une nouvelle politique globale de la population, de la famille, de la terre, de l’urbanisme, du logement, du patrimoine culturel et naturel, qui puisse s’intégrer aux politiques de développement de la région du Delta de la Rivière des Perles. Cette nouvelle politique serait aussi soutenue par le Gouvernement central afin d’inclure dans les limites territoriales de la Région administrative spéciale de Macao des zones adjacentes à faible densité de population.

Le fait d’être situé à côté de zones peu peuplées devrait permettre à Macao de trouver une autre solution face à la pression croissante de la population, telle qu’une révision de ses limites territoriales.


2. DÉPENDANCE CROISSANTE DE L’ÉCONOMIE DE MACAO

À L’INDUSTRIE DU JEU.

Historiquement, Macao a enregistré trois cycles économiques : avant le xvie siècle, l’agriculture, la pêche et l’élevage du bétail ; du xvie au xixe siècle, le commerce ; du milieu du xixe siècle à nos jours, l’industrie du jeu.

Jusqu’à la fin du xxe siècle, alors que l’industrie du jeu était le moteur principal de son économie, Macao produisait aussi des textiles et des jouets pour l’exportation, ce qui limitait le déficit de la balance commerciale d’une économie relativement diversifiée.

Depuis le début du xxie siècle, l’industrie du jeu a attiré un pourcentage important de la population active de Macao. Comme l’illustre le tableau suivant, un pourcentage de la population active s’est déplacé vers l’industrie du jeu. Alors que le secteur industriel se rétrécissait de 19,45 % à 4,80 %, le secteur du jeu passait de 6,75 % à 19,91 %. Les secteurs du commerce en gros et de détail, des

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transports, de l’entreposage et des communications, d’intermédiation financière et de l’administration publique ont aussi vu leur importance respective diminuer en faveur de l’industrie du jeu. Ce déplacement de l’activité économique a rendu Macao plus dépendant de cette industrie.

Distribution de la population active par secteurs économiques

                                  2011     2000     2005

Population active totale (en milliers)                        195,3     237,5   318,3 

% de la population active par activité économique 

Industrie                                                                      19,45     14,86     4,80

Construction                                                                 8,29       9,64     8,63

Commerce en gros et de détail, etc.                              5,41     14,86   13,28

Hôtels, restaurants, etc.                                               10,80     10,48   13,57

Transports, entreposage et communications                 7,47       6,23     5,81

Intermédiation financière                                              3,53       2,77     2,32

Immobilier, location, activités commerciales               5,37       6,02     8,70

Administration publique                                               8,39       7,91     6,78

Éducation                                                                      4,09       4,33     3,70

Santé et bien-être social                                                2,66       2,23     2,54

Jeu                                                                                 6,75     12,96   19,91

Autres                                                                            7,79      7,71      9,96

Une autre situation potentiellement dangereuse pour Macao est l’augmentation rapide du poids de l’impôt sur l’industrie du jeu dans le total des recettes publiques.

Le tableau suivant montre que le revenu de l’impôt sur le jeu, qui était de 36,6 % du total des recettes publiques en 2000, est passé à 61,3 % en 2005 et à 77,8 % en 2010.

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RETARD ET PROGRÈS DANS LA CHINE MODERNE


Dépendance des finances publiques à l’industrie du jeu      

                                                                                   2000          2005         2010

Total des recettes publiques 106 MOP                   15 338,5    28 200,8   88 488,0

Revenu de l’impôt sur le jeu                                    5 646,5    17 318,6   68 776,1

% d’impôt sur le jeu / total des recettes publiques   36,6 %       61,3 %      77,8 %

La croissance rapide de la dépendance des finances publiques à l’industrie du jeu n’est pas une situation saine pour l’économie et la société de Macao. Avec une production industrielle en baisse et le jeu comme principal moteur de l’économie – et une dangereuse perspective d’en devenir l’unique moteur – Macao est à la croisée des chemins. On peut comparer les économies des pays et des régions aux avions. Quand un avion n’a qu’un seul moteur et qu’il tombe en panne, l’avion s’écrase. L’économie de Macao a besoin de trouver d’autres moteurs, de sorte qu’elle ne dépende plus exclusivement de l’industrie du jeu.

Après la réunification de Macao à la Chine, le gouvernement central de la République populaire de Chine a encouragé la diversification de l’économie de Macao. Ainsi, l’Accord de partenariat renforcé a été signé en 2003, entre la Chine continentale et Macao (13), pour renforcer le rôle de Macao comme plateforme d’investissement et pour diversifier son économie.

Depuis 2003, l’économie de Macao bénéficie également d’un Forum de coopération économique et commerciale entre la Chine et les pays de langue portugaise.

Conclusion

A la question « Comment peut-on lier le postmodernisme à l’idéologie marxiste et à l’idéologie du progrès en Chine ? », on pourrait répondre que la philosophie postmoderne a notamment été influencée par le marxisme qui, à son tour, a été la pierre angulaire du maoïsme.


(13) En anglais : Mainland and Macau Closer Economic Partnership Arrangement.


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Les versions originales du marxisme, qu’elles soient soviétique ou chinoise, ont provoqué des retards notables sur la vie des peuples concernés.

Bien que l’utilisation du terme postmodernisme puisse se justifier en Chine, dans le cadre de différences spatiale et temporelle remettant en question des prétentions d’authenticité culturelle, les postmodernistes chinois insistent sur l’existence de la postmodernité en Chine comme un phénomène authentiquement chinois.

Indépendamment de ces questions d’authenticité, on peut affirmer que le monde actuel a systématiquement enregistré la victoire du progrès.

A l’image du proverbe chinois, « Le lapin habile fait trois terriers » (14), l’ensemble de la politique étrangère chinoise montre actuellement des signes d’ouverture et de modernité radicalement opposés à ceux des empereurs chinois, de Sun Yat-sen et de Mao Zedong. (15)



(14) En chinois : 狡兔三窟 / jiǎo tù sān kū.

(15) J’aimerais exprimer ma sincère gratitude à Monsieur Jean-Paul Gailly, collègue à l’Université de Science et Technologie de Macao, pour avoir obligeamment accepté de revoir ma présentation en français. Grâce à lui, j’ai pu améliorer ma connaissance de toutes les subtilités qui font la richesse de la langue française. Qu’il en soit ici remercié.


Sunday 24 October 2021

 A homossexualidade assumida do Cônsul-Geral de Portugal em Macau e Hong Kong e o Dia de Portugal, de Camões e das Comunidades Portuguesas em 2019

Jorge Morbey

«Bonus pater familiae»

«Bonus pater familiae» ou, em português,  “bom pai de família”, foi uma abstração usada pelo Direito Romano para significar a diligência que a vida em sociedade espera do homem comum. É o comportamemnto do homem-padrão. O “cliché” do homem casado, com mulher e filhos.

A vigência do Direito romano perdurou desde a fundação de Roma em 753 a.C., até à morte do imperador Justiniano, em 565 da nossa era. Ulpiano, jurista romano, sintetizou em três os conceitos que regiam a sociedade (romana) e, consequentemente, o sistema legal: não prejudicar ninguém, viver honestamente e dar a cada um aquilo que lhe corresponde.

É espantoso que, após treze séculos de vigência, de cujo termo se passaram mais quinze séculos, esta operação intelectual, conhecida por  «bonus pater familiae», ocorra frequentemente nos nossos dias. Visível na prática dos juízes e verificável na jurisprudência dos tribunais.

Carreiras profissionais claustrofóbicas, castradoras e indutoras de comportamentos desviantes

As carreiras profissionais estruturadas com forte grau de hierarquização, disciplina interna do auto-silenciamento perante o superior hierárquico, mudança forçada frequente de ambiente convivial, podem ser claustrofóbicas, castradoras e indutoras de comportamentos desviantes.

Entenda-se que, do meu ponto de vista, “comportamentos  desviantes”  incluem não apenas práticas homossexuais mas também práticas heterossexuais. Como seja o processo do Prior de Trancoso cuja sentença, proferida em 1467 (Torre do Tombo, armário 5.°, maço 7), rezava:

“Padre Francisco da Costa, prior de Trancoso, de idade de sessenta e dois anos, será degredado de suas ordens e arrastado pelas ruas públicas nos rabos dos cavalos, esquartejado o seu corpo e postos os quartos, cabeça e mãos em diferentes distritos, pelo crime que foi arguido e que ele mesmo não contrariou, sendo acusado de ter dormido com vinte e nove afilhadas e tendo delas noventa e sete filhas e trinta e sete filhos; de cinco irmãs teve dezoito filhas; de nove comadres trinta e oito filhos e dezoito filhas; de sete amas teve vinte e nove filhos e cinco filhas; de duas escravas teve vinte e um filhos e sete filhas; dormiu com uma tia, chamada Ana da Cunha, de quem teve três filhas, da própria mãe teve dois filhos.”

(Total: duzentos e noventa e nove, sendo duzentos e catorze do sexo feminino e oitenta e cinco do sexo masculino, tendo concebido em cinquenta e três mulheres.)

Porém…

… “El-Rei D. João II lhe perdoou a morte e o mandou pôr em liberdade aos dezassete dias do mês de Março de 1487, com o fundamento de ajudar a povoar aquela região da Beira Alta, tão despovoada ao tempo e, em proveito de sua real fazenda, o condena ao degredo em terras de Santa Cruz, para onde segue a viver na vila da Baía de Salvador como colaborador do povoamento português, e guardar no Real Arquivo da Torre do Tombo esta sentença, devassa e mais papéis que formaram o processo. “.

Não foi apenas o Rei. Foi  a ‘vox populi” cuja índole profunda admira e aplaude a virilidade no homem e deseja e contempla a feminilidade, a beleza e a formosura da mulher.

Nem por isso, deixa de ser excessiva a virilidade do lendário Prior de Trancoso.

Mais um pouco de História de Portugal

 A História de Portugal, desde 1820, pode ser vista, de uma óptica dramática, como uma sequência de encenações da realizade política, assentes no despreso pelo povo, na inaptidão dos políticos e no arbítrio dos militares.  Eça, n’Os Maias, sintetizou em sequência cénica que “a Marselhesa avança com uma espada nua. O God Save de Queen  adianta-se, arrastando um manto real../.../ e o Hino da Carta ginga, de rabona.”   Sinel de Cordes, general de cavalaria e, tres vezes,  ministro das Finanças, entre 1926 e 1928 que, com Gomes da Costa, Óscar Carmona, Mendes Cabeçadas e Alves Roçadas, encabeçaram o golpe militar de 28 de Maio de 1926 reconhecia, na passagem da pasta das Finanças ao Doutor Salazar, que percebia pouco de Finanças, nomeadamente as das suas próprias algibeiras...     

Três carreiras profissionais têm protagonizado movimentos de ruptura com repercussão social digna de registo histórico, em resultado da acumulação crescente de tensões no interior das barreiras que isolam certas corporações do pulsar natural das sociedades: os militares, o clero e a carreira diplomática.

Os militares

O ciclo político actual da nossa História teve início no verão de 1973, quando o ministro do Exército alterou a contagem da antiguidade dos oficiais milicianos que optassem por ingressar no Quadro Permanente e lhes proporcionou a passagem a este Quadro mediante a frequência de um curso intensivo na Academia Militar. Os oficiais do Quadro Permanente  sentiram-se lesados e,  por razões meramente corporativas, constituíram o Movimento dos Capitães (Évora, 9 de setembro de 1973). Este foi o rastilho que ateou o golpe de Estado de 25 de Abril de 1974 que entregou as colónias de África aos partidos únicos de obediência soviética, abandonou Timor à invasão Indonésia e teve de acatar a recusa da China em retomar Macau de um governo  português controlado pelo Partido Comunista, correia de transmissão da União Soviética, então.

Nunca houve a coragem de conhecer o elevadíssimo número de africanos assassinados pelas então novas autoridades pró-soviéticas, na Guiné-Bissau, em Angola e Moçambique, e nas guerras civis que tiveram lugar nestes dois últimos países. O preço das liberdades e da democracia que os portugueses possuem, ao abrigo da Constituição da República Portuguesa de 2 de Abril de 1976, foi pago pelo sangue de um número incalculável de africanos mortos pelos então poderes pró-soviéticos, principalmente na Guiné-Bissau, em Angola e em Moçambique.

O Clero: Padre Felicidade Alves (1925-1998)

Natural das Caldas da Rainha, após a instrução primária, entrou para o seminário, com 11 anos. Em 1948 foi ordenado sacerdote. Destacando-se pela sua inteligência, foi professor no Seminário de Almada e, depois, no Seminário dos Olivais. Em 1956 foi nomeado pároco de Santa Maria de Belém, Mosteiro dos Jerónimos, em Lisboa. No trabalho da paróquia foi dando conta de que o país real era muito diferente do que pensava e, a partir de 1967, as suas intervenções começaram a causar incómodo ao regime e à Igreja Católica. O Almirante Américo Thomaz, Presidente da República e paroquiano de Belém, deixou de ir à missa dominical nos Jerónimos, com a família.  A comunicação que proferiu ao Conselho Paroquial de Belém, em 19 de Abril de 1968, na presença de muitas dezenas de pessoas, sob o tema "Perspectivas actuais de transformação nas estruturas da Igreja", punha em causa a forma como a Igreja se apresentava à sociedade, a sua organização, o modo como eram transmitidos os ensinamentos cristãos e a abordagem da própria figura de Deus. A despapalização da Igreja é um dos seus escritos que conservo, certamente inspirado na ideia de desestalinização da União Soviética que, obviamente, não tinha lugar na agenda do Partido Comunista Português a que aderiu após o 25 de Abril de 1974.

Um longo processo determinou, em Novembro de 1968, o afastamento das suas funções de pároco em Santa Maria de Belém, e, mais tarde, a suspensão das suas funções sacerdotais, terminando, em 1970, com a sua excomunhão.

Escreveu “Católicos e Política” (1969), “Pessoas Livres” e “É Preciso Nascer de Novo” (1970). Neste último livro reflecte sobre o casamento. Pouco depois, casou civilmente, em 1 de Agosto daquele ano. Pôde realizar o seu casamento pela Igreja em 10 de Junho de 1998, a poucos meses do seu falecimento,  na sequência de longo processo junto do Vaticano, sendo o acto celebrado pelo Cardeal Patriarca de  Lisboa, D. José Policarpo.

A actual maré agitada do abuso sexual de menores na Igreja não pode resolver-se apenas pela  repressão dos que erram. Tem de reflectir sobre as razões que conduzem ao erro. Parece poder antever-se a reformulação da obrigatoriedade do celibato que, todavia, será sempre uma opção para os mais iluminados pela espiritualidade e que é uma condição tanto mais distintiva quanto mais elevada a posição na hierarquia das religiões.   

A carreira diplomática

Na Primavera de 1972, fui auditor do 1.º Curso de Altos Estudos de Defesa Nacional (CDN), que se realizou no Instituto de Altos Estudos Militares, em Pedrouços. O Curso foi frequentado por cerca de 40 auditores, sendo 20 militares e outros tantos civis. Os militares eram os coronéis e capitães de mar e guerra que tinham acabado de frequentar o Curso de Alto Comando dos respectivos Ramos. Os civis eram altos funcionários dos diversos Ministérios e personalidades de reconhecido mérito em várias actividades importantes da vida nacional. O curso teve a duração de cinco semanas, tendo versado matérias de natureza militar, económica, política, social, etc. Conheci, então, um dos auditores, indicado pelo Ministério dos Negócios Estrangeiros. Regressara, recentemente, de Lima, no Perú onde fora Embaixador de Portugal. Contava com amargura que tudo fizera para não seguir para aquele posto, por razões de saúde incompatíveis com a altitude daquela capital. De modo que, confessava tristemente, mal chegou à residência do Embaixador de Portugal em Lima, meteu-se na cama e aí permaneceu  até que o MNE, muitos meses depois, determinasse o termo das suas funções naquele posto e o seu regresso a Lisboa.

Registei o insólito da situação e procurei encontrar explicação para semelhante anomalia. Fiquei a saber que o Secretário-Geral do Ministério dos Negócios Estrangeiros é o equivalente civil aos chefes de Estado Maior nos três ramos das Forças Armadas, isto é, o chefe da carreira diplomática e o responsável máximo pela gestão do MNE. Então procurei saber que solução seria dada a uma situação semelhante nos tres ramos das Forças Armadas. Sorte minha, um coronel meu conhecido, mobilizado para Angola, fora substituído e encontrava-se internado no Hospital Militar na Boa-Hora, à Ajuda, em Lisboa, por lhe ter sido diagnosticada tuberculose. Nunca percebi a história do Embaixador de Portugal acamado complulsivamente...

Nem outras histórias onde é nítida a desumanidade com que a estrutura tutelar dos diplomatas parece  tratá-los. Como a de um casal de embaixadores que, corroídos pela morte do filho por overdose, em mais do que uma capital europeia, se embebedavam a tal ponto, nas recepções para que eram convidados, que acabavam a noite arrastados e atirados para o interior de um táxi que os levava de regresso a casa.

Ao longo da vida e, especialmente, nos anos em que estive colocado nas embaixadas de Portugal, em Pequim e em Bangkok (1990-99), convivi com muitos diplomatas, nacionais e estrangeiros. No geral, gente boa, sem excluir muitas taras e uma ou outra “ovelha ronhosa”. Tendo ficado com a ideia de  que a carreira diplomática será a carreira profissional com maior percentagem de homossesuais em exercício de funções, procurei estudar o fenómeno. Cerca de dez anos de uma variedade de dados recolhidos, principalmente, em entrevistas que contêm interessantes histórias de vida.

Entre um número volumoso de dados, apenas três ou quatro, com a devida reserva: 

Uma Secretária de Estado detentora de informação abundante sobre a  “Internacional Rosa” e o seu Grão Mestre, diplomata português, nesse tempo. 

Um assessor diplomático de Primeiro-Ministro, heterosexual público e notório que, obtida a nomeação de um seu adjunto homossexual, defendia-se da risota num grupo de amigos, alegando querer estar  devidamente informado do que se passava no interior do lobby gay do seu ministério.

Um chefe de missão que defendia com entusiástica convicção que o casamento ideal era o que unia um gay e uma lésbica que – garantia -   praticava com sucesso.  

Um chefe de missão, heterosexual, homem e diplomata medíocre, que visitava na prisão, um diplomata homossexual, envolvido no processo Casa Pia, para não cair em desgraça ante o lobby gay do seu ministério.

Casamento civil entre pessoas do mesmo sexo

A Assembleia da República aprovou com 126 votos a favor, 97 contra e 7 abstenções, no dia 8 de Janeiro de 2010, o acesso ao casamento civil entre pessoas do mesmo sexo.  A lei foi aprovada na especialidade no dia 11 de fevereiro de 2010 e analisada pelo Tribunal Constitucional que não suscitou questões  de constitucionalidade em 8 de Abril. A 17 de Maio, o Presidente da República promulgou a lei. Deste modo, Portugal passou a ser o oitavo país do mundo a realizar em todo território nacional casamentos civis entre pessoas do mesmo sexo, juntando-se aos Países Baixos, Espanha, Bélgica, África do Sul, Canadá, Noruega e Suécia.

Esta alteração legislativa catapultou para as conservatórias de registos de casamento as pessoas do mesmo sexo que passaram a poder legalizar a sua relação.

No que toca à Carreira Diplomática, deu brado o jantar e a festa de casamento, em 17 de Dezembro de 2017, do Embaixador de Portugal em Bangkok com um cidadão americano, nos jardins da mesma Embaixada.

A ideia que vai passando é a de uma nova geração de diplomatas homossexuais que rompeu com o recato que os seus  predecessores com a mesma orientação sexual e  desafia abertamente os sectores mais conservadores da sociedade com um frentismo inundado e colorido de orgulho gay.

Semana de África 2019, em Macau  

Decorreu, entre 21 e 28 de Maio, organizada pelas associações dos PALOP, a Semana de África 2019. Organizadores e participantes têm razões de se orgulharem  pelos sucessos alcançados. Participei em várias actividades, nomeadamente no jantar que teve lugar no Roosevelt Hotel, na Taipa. Terá estado presente o Cônsul-Geral de Portugal. Não o conheço. Causou-me algum desconforto ouvir certas graças do tipo: vê lá se isso se pega; pega de empurrão; a Pátria está a ficar mal frequentada, etc.

Os convites para a recepção do Dia de Portugal 2019, na residência Consular

A chegada, aos respectivos destinatários, dos convites para a recepção do Dia de Portugal na Residência Consular, terá surpreendido toda a gente. Recebi inúmeras chamadas telefónicas de pessoas que receberam o convite, indagando o que era “aquilo” que vinha a seguir ao nome do Consul-Geral.  A todos dei o palpite: deve ser o nome do indivíduo com quem o Cônsul-Geral é casado...

Mas o ambiente, entre os portugueses de Macau, não está sereno: planos de escrever na fachada do Bela Vista, em letras garrafais, Casa de P...; de arrear ali a bandeira nacional e içar a bandeira do arco-iris; e outras manifestações de desagrado e protesto, têm sido veementemente desaconselhadas por mim. Tenho sugerido: que declinem o convite os que pressintam desconforto; e tenho recomendado que compareçam os que não sintam constrangimentos.

Percebo e partilho o sentimento de escândalo e vergonha dos portugueses de Macau, de que não possuo nenhum mandato de representação.

Desejo - e tentarei - que esta prosa chegue às mãos do Secretário-Geral do MNE,  Embaixador Álvaro Mendonça e Moura e que tenha a virtude de nele irromper o rasgo: de humanizar as colocações do Corpo Diplomático;  de não desconsiderar as comunidades portuguesas que não se revêem em diplomatas homossexuais;  e, sobretudo, de descobrir o justo equilíbrio entre o  «bonus pater familiae» e  o casamento civil entre pessoas do mesmo sexo.     

Saturday 23 October 2021

Portugal: num beco sem saída?

Legislativas de 2015

Jorge Morbey*

1.       No Ponto Final, de 18 de Fevereiro de 2005, sob o título  Legislativas 2005: quo vadis Portugal?  

 O afastamento dos portugueses de Macau da vida político-partidária em Portugal foi momentâneamente interrompido. Primeiro, pela visita a Macau do candidato de um dos partidos. Depois, pelas entrevistas telefónicas radiodifundidas aos candidatos dos outros partidos. Convenhamos que o sossego dos portugueses residentes em Macau não foi perturbado.

 As eleições são um acto de designação à pluralidade de votos. Ao acto de escolher mediante voto chama-se sufrágio, designação que se aplica também ao correspondente poder ou direito. A liberdade de escolha dos eleitores, porém, está limitada às candidaturas que se apresentam a sufrágio. Tratando-se de eleições legislativas, nos sistemas democráticos, cada eleitor escolhe - ou deveria escolher - o programa político do partido que, em seu entender, contém as melhores propostas. E dar-lhe o seu voto. 

 Outra componente da política partidária é a ideologia. Esta é uma simplificação da arte, da ciência e da filosofia políticas. Funciona como arma e justificação do poder e credo daquilo em que importa crer, mesmo que os resultados o desmintam. A ideologia procura naturalmente ocultar os próprios defeitos e exaltar as próprias virtudes. Nascida na Revolução Francesa, a ideologia foi como que um novo credo ou religião laica, para substituir os três justificativos tradicionais da acção do poder: a teologia, a filosofia e a história. 

 A crise das ideologias no mundo do nosso tempo repôs na agenda o realismo político e vai devolvendo à política o significado de fazer e – sobretudo - agir: dispondo os meios em relação aos fins e pensando os fins em relação aos meios.

 Sendo os recursos económicos limitados, a política económica assume importância decisiva. Independentemente de outros intervenientes na vida económica, é na actuação dos poderes públicos ou, mais propriamente, das autoridades centrais que se depositam as esperanças numa crescente felicidade colectiva. Mas, quer na regulação da actividade económica a curto prazo – as políticas de conjuntura – quer quanto aos dados estáveis da estrutura da economia, em Portugal não temos de que nos regozijar. 

 No período que decorreu entre 1928 e 1974, o objectivo de estabilidade interna,  para além da estabilidade monetária, era identificado pela estabilidade económica que implicava a consecução de um grau tão elevado quanto possível de emprego e de actividade produtiva, com salários e preços baixos. Sem meios para a alcançar internamente, a estabilidade económica - que permitia os níveis modestíssimos de vida da generalidade dos portugueses nesse tempo - foi sendo conseguida com as medidas de protecção à indústria nacional, a exportação para os mercados coloniais, o recurso à emigração e a atracção do turismo de estrangeiros.

 A euforia da liberdade a seguir ao 25 de Abril, o poder reivindicativo das organizações sindicais, as nacionalizações, a reforma agrária, a exorcização de capitalistas e latifundiários, o aumento da despesa pública com o desmesurado crescimento da burocracia estatal, tiveram o efeito efémero de melhorar o nível de vida dos portugueses. Mas, a médio e longo prazo, feriram gravemente o tecido empresarial. Por outro lado, as ocupações e o baixo valor das rendas fizeram desaparecer as habitações para arrendar e passou a ser forçosa a aquisição de habitação própria, normalmente em zonas periféricas, distantes dos locais de trabalho e mal servidas de transportes públicos. À habitação própria juntou-se a necessidade de aquisição de automóvel. E o progressivo endividamento das famílias disparou com a erosão continuada do poder de compra dos portugueses.

 Com a entrada do país na CEE – hoje União Europeia – e os celebrados fundos estruturais, em boa parte dissipados como haviam sido as especiarias do Oriente e o ouro do Brasil, subestimou-se a perda ainda que parcial da Soberania enquanto Poder que não tem igual na ordem interna nem superior na ordem externa. Ficámos livres das ingerências do Fundo Monetário Internacional e do Banco Mundial, mas perdemos para Bruxelas o controlo da política monetária. Esconjurou-se o perigo de tentações totalitárias, fardadas ou de partido único, em troca da apólice europeia que segura a nossa Democracia.

 As quatro principais variáveis da política macroeconómica – nível de emprego, nível dos preços, balança de pagamentos e ritmo de aumento do produto nacional –  apresentam taxas nada excitantes. Antes pelo contrário. Aumentam o desemprego, os preços, o déficit da balança de pagamentos e estagna ou é negativo o crescimento do produto nacional.

 Encerram empresas em número considerável, em muitos casos por falência fraudulenta, transferindo-se capitais e equipamentos para outros países que oferecem mão de obra mais barata para reduzir os custos de produção e, em consequência, tornar mais competitivo o preço do produto final e, certamente também, aumentar as margens de lucro. É cada vez mais evidente que a mão- de-obra em Portugal é demasiado cara para viabilizar o investimento reprodutivo de capitais e a criação ou a simples manutenção de emprego. Mesmo assim, desgraçadamente, a média dos rendimentos de trabalho dos portugueses é  70% da dos espanhóis e 50% da dos alemães. A reconversão da indústria é travada pela elevada taxa de iliteracia.

 A classe política, ainda que desacreditada, vive bem em geral. Não declina mordomias e é compensador o seu modo de vida. Não tanto pelo que se aufere na política activa, mas pelo que se ganha por causa dela. Ser político tem os seus incómodos. Melhor é ter sido. Para entrar na largueza das empresas públicas e no remanso dos conselhos de administração. Com direito a reformas chorudas.  

 Não temos as ferramentas necessárias para reparar as mazelas da nossa economia. Nem quem queira e seja capaz de o fazer no quadro da política partidária. Não há choques que a reanimem. Fiscais, tecnológicos ou de gestão.  Tudo são tretas de políticos, de incompetência comprovada, para entreterem o pagode, pagando o preço da sua própria erosão acelerada que vai encurtando a esperança média de vida dos governos que já nem quatro anos duram.

 A doença grave de que padece o País não é diagnosticável apenas pelos sintomas dos últimos três meses ou três anos. Vem de trás. Praticamente todos os partidos que se apresentam a sufrágio já deram provas de que, cada um por si, não consegue reunir equipa competente para retirar o País da situação gravíssima em que se encontra. Nem mesmo com coligações, à direita ou à esquerda. O caminho, por alguns anos, não é, portanto, o das maiorias - absoluta ou relativa – como é normal em Democracia.

 Do que se precisa é de um Governo de Salvação Nacional, formado pelos mais competentes de cada partido com assento parlamentar para cada área da governação, incluindo independentes. Designados na proporção dos votos que cada partido receber e com base num pacto de regime para uma legislatura,  firmado por todos,  renovável para legislaturas seguintes, porque a gravidade da situação pode melhorar mas não se resolve em quatro anos.

 Nestas eleições legislativas de 2005, o eleitorado tem nas suas mãos a oportunidade de manifestar o seu direito à indignação pelo estado a que chegou o País. Votar é um dever cívico. Que também se cumpre com o voto nulo ou em branco. Estes – e a abstenção - serão o sinal de alarme que pode forçar os partidos, à esquerda e à direita, a entenderem-se e a entenderem que o interesse nacional está acima da estultícia de chegar ao Poder para tudo ficar na mesma ou pior. 

Ou será que queremos continuar a interrogarmo-nos – até quando? - quo vadis Portugal?

 

 2.       No Ponto Final de 10 de Junho de 2011, sob o título Portugal ao Espelho: Legislativas de 2011

 Ao fim de seis anos de governo, o legado que José Socrates e o PS deixam a Portugal é inventariado no último livro do economista e professor universitário Álvaro Santos Pereira:

O pior crescimento económico dos últimos 90 anos, na última década;

A maior dívida pública dos últimos 160 anos, em % do PIB: que não inclui as dívidas das empresas públicas (25% do PIB); nem os encargos, no valor de 60 mil milhões de euros  (35% do PIB), com as Parcerias Público-Privadas, na construção de auto-estradas, hospitais, escolas, etc., cujo pagamento será efecuado por futuras gerações e governos vindouros;

A pior taxa de desemprego dos últimos 90 anos, que continua a aumentar após ter chegado aos 11.1% no ano corrente: com 620 mil desempregados, em que se incluem 300 mil no desemprego, há mais de 12 meses;

A maior dívida externa dos últimos 120 anos: a dívida externa bruta de Portugal era inferior a 40% do PIB, em 1995. Em 2011, ronda os 230% do PIB; a dívida externa bruta aproxima-se de um valor que é quase 8 vezes o valor das exportações portuguesas; Portugal figura entre os 10 países mais endividados do mundo em praticamente todos os indicadores possíveis; a dívida externa líquida, em 1995, equivalia a 10% do PIB. Em 2011, aproxima-se dos 110% do PIB;

O endividamento das famílias é de cerca de 100% do PIB e 135% do rendimento disponível;

A dívida das empresas é equivalente a 150% do PIB;

Cerca de 50% de todo o endividamento nacional é imputável, directa ou indirectamente, ao Estado;

Portugal passa pela segunda vaga de emigração dos últimos 160 anos; e sofre a segunda maior fuga de cérebros entre os países da OCDE;

O país tem a pior taxa de poupança dos últimos 50 anos;

Nos últimos 10 anos, os défices da balança corrente oscilaram entre os 8% e os 10% do PIB;

Na Justiça, em 1995, havia 630 mil  casos pendentes nos tribunais cíveis; em 2011, esse número subiu para 1.6 milhões. No entanto, na Europa, Portugal é um dos países que mais gasta com os tribunais por habitante;

Na Educação, Portugal tem a terceira pior taxa de abandono escolar entre todos os países da OCDE, melhor do que o México e a Turquia, apenas;

O peso da despesa do Estado já ultrapassa os 50% do PIB. Existem: 349 Institutos Públicos, 87 Direcções Regionais, 68 Direcções-Gerais, 25 Estruturas de Missões, 100 Estruturas Atípicas, 10 Entidades Administrativas  Independentes, 2 Forças de Segurança,  8 Entidades e sub-entidades das Forças Armadas, 3 Entidades empresariais regionais, 6 Gabinetes, 1 Gabinete do Primeiro Ministro, 16 Gabinetes de Ministros, 38 Gabinetes de Secretários de Estado, 15 Gabinetes dos Secretários Regionais, 2 Gabinetes de Presidente de Governo Regional, 2 Gabinetes da Vice-Presidência dos Governos Regionais, 18 Governos Civis, 2 Áreas Metropolitanas, 9 Inspecções Regionais, 16 Inspecções-Gerais, 31 Órgãos Consultivos, 350 Órgãos Independentes (tribunais e afins),   17 Secretarias-Gerais, 17 Serviços de Apoio, 2 Gabinetes dos Representantes da República nas regiões autónomas, 308 Câmaras Municipais, 4260 Juntas de Freguesia, Comissões de Coordenação e Desenvolvimento Regional,          Comunidades Inter-Municipais.

É obra!!!

 Em vez de travar e reduzir drasticamente o peso do Estado para reduzir o défice das contas do Estado, o Governo PS/José Socrates, que Portugal teve nos últimos seis anos, optou por cortar salários e pensões, e aumentar impostos, nos orçamentos de Estado mais recentes e nos sucessivos PEC’s que complementaram aqueles.

O resultado está à vista: O PS/José Socrates obteve 28.05% dos votos expressos, contra os seus opositores principais – PSD com 38.63% e CDS/PP com 11.74%.

Portugal, que futuro?

Na leitura dos resultados das Legislativas de 2011, assume importância capital o valor da abstenção (41.1%)  e de votos brancos  (2.67%). A abstenção, aliás, tem vindo a crescer permanentemente: 35.7% (2005); 40.3% (2009).

Já nas eleições presidenciais de 23 de Janeiro de 2011, a maioria do eleitorado não foi às urnas (53.6%). Os eleitores  que votaram em branco, isto é, que optaram também por não escolher nenhum dos candidatos, foi de 4.26%.

Temos, portanto, que 43.8% dos eleitores dos deputados à Assembleia da República e 57.9% dos eleitores do Presidente da República, quiseram ficar de fora do processo de escolha dos dois órgãos de topo do sistema político português.

Estamos face a dois records de não participação dos portugueses na vida política do seu país registados em 2011. 

Não pondo em causa a legitimidade formal para o exercício do Poder pelo Presidente da República e pela Assembleia da República, eleitos em 23 de Janeiro e 5 de Junho de 2011, parece oportuno questionarmo-nos sobre se se deverá prosseguir com um sistema político, assente num sistema eleitoral, que corre o risco de ser cada vez menos representativo da vontade colectiva dos portugueses.

É verdade que só não vota quem não quer. Mas este alheamento dos portugueses, no que se refere à escolha das cúpulas do seu sistema político, não augura nada de bom. Será apenas desinteresse irresponsável? Não acredito. É também uma forma de protesto e uma manifestação visível de descrédito relativamente às instituições políticas que não têm estado à altura das legítimas expectativas de vida de um número assustadoramente crescente de portugueses, e que encontra explicação nos dados inventariados pelo Prof. Álvaro Santos Pereira.   

Mudar o Povo ou alterar o sistema

Escrevia o Prof. Jorge Dias em 1950 que a única constante de um povo é o seu fundo temperamental e que o Português não gosta de fazer sofrer e evita conflitos, mas, ferido no seu orgulho, pode ser violento e cruel.

O voto em branco e a abstenção têm consequências diferentes na aritmética eleitoral. Ambos podem ter por motivação: a não identificação com nenhum dos partidos políticos ou candidatos presidenciais; um modo de protestar contra a classe política; uma intenção de retirar legitimidade ao sistema político. Se os respectivos valores percentuais se apresentam baixos, podem ter a leitura do inconsequente "agarrem-me, se não eu...".

Onde se situa a fronteira a partir da qual os não votantes e os que votaram em branco adquirem peso político bastante para que a sua opção seja tomada em conta? Essa fronteira não existe. Alguns sistemas eleitorais estabelecem a obrigatoriedade do voto, prevendo penalidades para os eleitores que não votarem, o que também perverte a representatividade da vontade colectiva. Mas a regra é a de conferir valor aritmético somente aos votos expressos, o que também não garante essa representatividade. De modo que, ou o poder político tem a inteligência suficiente para perceber a necessidade de alterar o sistema, procurando torná-lo, o mais possível, genuinamente representativo; ou arrisca-se à ruptura do sistema, por via revolucionária ou por golpe de Estado.  Em Portugal, a I República foi fértil em rupturas desta natureza em que acabou por sucumbir.

Nos últimos seis anos, Portugal resvalou em plano inclinado para um clima de crescente tensão social que pode inviabilizar a governabilidade do país. A esquerda parlamentar apresenta-se minoritária. Mas a esquerda social tem condições para mobilizar e liderar o descontentamento de todos os sectores da população unidos pelo desemprego, pela fome, pela redução de salários e pensões, pelo corte de benefícios sociais e crescentes dificuldades no acesso aos cuidados de saúde, pelo endividamento das famílias que põe em risco a sua própria habitação, pela crescente desigualdade social que circula com nomes, fotografias e escandalosos rendimentos auferidos pelos príncipes do sistema, pela dor da emigração de entes queridos, pelo aumento da insegurança e da violência, etc.

A internet, as redes sociais, as sms, têm-se revelado meios céleres de mobilização, protesto e derrube dos sistemas políticos que se divorciaram da vontade colectiva. Estar-se-à a tempo de evitar o pior?

Dizia também o Prof. Jorge Dias: [o Português] é um povo paradoxal e difícil de governar. Os seus defeitos podem ser as suas virtudes e as suas virtudes os seus defeitos, conforme a égide do momento.

D. Sebastião e Salazar

Segundo o mesmo ilustre antropólogo, a saudade é um estranho sentimento de ansiedade que parece resultar da combinação de três tipos mentais distintos: o lírico sonhador – mais aparentado com o temperamento céltico -, o fáustico de tipo germânico e o fatalístico de tipo oriental. Este último tipo mental invade os portugueses nas épocas de abatimento e de desgraça. Então a saudade toma uma forma especial, em que o espírito se alimenta morbidamente das glórias passadas e cai no fatalismo de tipo oriental, que tem como expressão o fado, cujo nome provém do étimo latino fatu (destino, fadário, fatalidade).

Em 2007, num programa da Radiotelevisão Portuguesa intitulado “Os Grandes Portugueses”, Salazar foi eleito “o maior português de sempre”contra tudo o que seria de esperar de uma vontade colectiva identificada com o sistema político português instituído na vigência da Constituição de 1976.

O referido programa de televisão, um modelo original da BBC, havia sido  realizado em outros países. Em França foi eleito Charles De Gaulle, em Inglaterra Winston Churchill e nos Estados Unidos Ronald Reagan. Resultado nada discrepante com a identificação desses povos com o seu sistema político.

O Sebastianismo tem as suas raízes na perda da independência nacional de Portugal, em 1580, e na dominação dos portugueses por um poder estrangeiro, até 1640. Oliveira Martins, em 1879, explicava que o povo português, abandonado e perdido, fizera do lendário D. Sebastião um génio e da sua história um mito. Sampaio Bruno, em 1904, abordou as pistas para o desvendamento do mito. José Lúcio de Azevedo, em 1918, traçou a sua origem e evolução. António Sérgio, em 1920, classificou-o como um fenómeno social e intelectual produzido em condições que se resumem numa consciência de “queda”, acompanhada da falta de verdadeira independência. Acrescenta que, com a persistência de tais condições, o mito segue paralelamente a tradição do bandarrismo. E concluía: “o messianismo terá vida (ou poderá tê-la) enquanto se impuser a este povo, para comparar e contrapor à sua efémera grandeza, o espectáculo persistente da sua lúgubre decadência”.

O mito sebastianista vicejou em poetas como António Nobre, Teixeira de Pascoaes, Fernando Pessoa e outros. A sua permanência na História de Portugal, com metamorfoses e ressurgências em determinadas épocas, deu azo a que o  historiador já referido, José Lúcio de Azevedo, tivesse concluído que o sebastianismo “nascido da dor, nutrindo-se da esperança, é na história o que é na poesia a saudade, uma feição inseparável da alma portuguesa”.

Pode estar a germinar em Portugal novamente um messianismo, metamorfoseado agora em Salazar: homem honesto, professor universitário prestigiado, político incorrupto, guardião indomável da independência nacional durante os quarenta anos de exercício do poder, que nasceu e morreu pobre; em contraposição à imagem da liderança política mais recente de Portugal que Urbano Tavares Rodrigues, meses atrás, sintetizava do seguinte modo: "Como explicar que o povo que foi sujeito da Revolução de Abril tenha hoje como Primeiro-ministro, transcorridos 35 anos, uma criatura como José Sócrates? Como podem os portugueses suportar passivamente há mais de cinco anos a humilhação de uma política autocrática, semeada de escândalos, que ofende a razão e arruína e ridiculariza o País perante o Mundo?"

Portugal ao espelho

Convenhamos que José Sócrates foi o elo mais recente de uma cadeia de lideranças políticas em que se acumularam erros graves.

Portugal sentiu as maiores dificuldades em se voltar a situar no mundo. Ao projecto nacional de construção de uma Nacão pluricontinental e multirracial, nenhum outro projecto nacional mobilizador se seguiu.

A entrada de Portugal na CEE/UE deu-se, não como gente trabalhadora que  embarcava para trabalhar como tripulação de um dos navios de uma frota,  mas como turistas que entravam a bordo de um paquete de cruzeiros, sem dinheiro para as despesas da viagem.

Terá Portugal vocação europeia? Desde Aljubarrota (1385) e Ceuta (1415), Portugal virou costas à Europa, até ao 25 de Abril (1974). Ao fim de seis séculos de História, era previsível que não fosse fácil a reconversão da identidade colectiva e da personalidade base dos portugueses.

A fragilidade da economia portuguesa, enraízada na Política Ruralista do Estado Novo de auto-suficiência alimentar (1926 – 1950) e na Lei do Condicionamento Industrial (1931), altamente proteccionista da produção nacional, serviu para eliminar a concorrência interna das empresas já existentes em cada ramo mas, ao mesmo tempo, contribuiu para a estagnação tecnológica, a criação de monopólios, a fraca qualidade dos bens e serviços produzidos, isto é, resultou na construção de um tecido empresarial português muito frágil.

O mercado das colónias, com escritórios instalados em Portugal que decidiam sobre as suas importações e exportações – sobrefacturando aquelas e subfacturando estas cujos diferenciais retinham em Portugal - era altamente compensador para a economia portuguesa.

Ainda assim, o equilíbrio das contas públicas conseguia-se com as remessas dos emigrantes. Portugal era um país rico – que se dava ao luxo de manter uma guerra em três frentes – povoado de gente pobre.

A descolonização retirou à economia portuguesa o controlo dos mercados coloniais.  Apesar do profundo golpe que sofreu, a economia portuguesa conseguiu manter por alguns anos o equilíbrio das contas públicas. Os 48 anos de Estado Novo, no meio de tudo o que de mau deixou ao País, legou-lhe uma pesada herança, em ouro e divisas.

O Prof. Mário Murteira, Vice-Primeiro Ministro do Governo da Eng.ª Maria de Lurdes Pintassilgo, afirmava publicamente que o que faltava em Portugal não era dinheiro. Do que havia falta – dizia - era de ideias e projectos. Mas o empresariado português passou a fazer negócios com o dinheiro dos bancos. Os capitais sociais, os capitais próprios, eram mais ou menos ficção. Começou o endividamento das empresas.

O endividamento das famílias teve início em consequência da política populista  das ocupações de bens imóveis que se seguiu ao 25 de Abril. O desfavorecimento dos proprietários, incluindo os senhorios de imóveis para habitação e a contenção do valor das rendas de casa levou à rápida deteriorização do parque habitacional e à extinção do mercado de arrendamento para habitação. Desapareceram os escritos nas janelas que indicavam casa para arrendar. Quem necessitava de casa não encontrava oferta de habitações  para arrendar.

A solução passou a ser  a compra de apartamentos em urbanizações na periferia das cidades, com recurso ao financiamento bancário garantido por hipoteca. 

A inexistência de redes de transportes colectivos entre a habitação e o local de trabalho, com passagem pelas amas, creches, jardins de infância ou escolas, resolveu-se com a compra de viatura própria, com recurso a crédito titulado por letras. Assim começaram as famílias a viver acima das suas possibilidades. O hábito entranhou-se na sociedade portuguesa e cresceu como bola de neve.

A nível político, os governos do Estado Novo  eram alcunhados de “governos de catedráticos” .  Na verdade, os ministros, secretários e subsecretários de Estado, originários de famílias humildes, na sua maior parte, eram professores universitários, oficiais das forças armadas, gente que tinha uma carreira profissional prestigiada, a que regressava  quando saía do governo.

A Democracia portuguesa passou a previlegiar, como é natural, a filiação partidária. Os filiados dos partidos foram perdendo qualidade. Gradualmente foram aumentando ministros e secretários de Estado recém formados nas Jotas partidárias, com habilitações adquiridas já no exercício de funções políticas, sem exercício profissional prévio e credenciado. Com excepções, é certo. Mas cada vez em menor número.

A fragilidade da Economia, encostada ou mesmo dependente da Política e dos partidos, trouxe para a arena política a maior promiscuidade de que há memória entre a Política e a Economia. Daí o espectáculo degradante e típico das “repúblicas das bananas”, do favorecimento recíproco. A Política passou a ser o trampolim para a entrada no mundo dos negócios e das negociatas. Passou a ser regra nos chamados partidos com vocação para governar. O casamento da política com os negócios e as negociatas pariu um polvo, agora em idade adulta, cujos tentáculos têm a cor dos partidos que têm governado Portugal em Democracia.

Saneamento nacional

Portugal parece precisar urgentemente de um verdadeiro saneamento nacional. Não só nas Finanças e na Economia, como agora lhe é imposto de fora. Mas na Política, principalmente. É imperativa a reconciliação dos portugueses com o seu sistema político, de que o sistema eleitoral é parte integrante. É inadiável que os portugueses voltem a ter confiança em quem governa. Na Política, na Administração e nas empresas. Não se restaura a sua confiança a pedir-lhe sacrifícios enquanto persistir o fosso das remunerações e das pensões que os separa de políticos e gestores públicos.

Faço eco ao grito de revolta de Clara Ferreira Alves, com excertos do artigo que publicou  no Expresso, em Março de 2009:  

É muito triste, mas fomos nós, a nossa inépcia e indiferença que permitiu que estes senhores tornassem Portugal o país mais atrasado da Europa. Não admira que num país assim emerjam cavalgaduras, que chegam ao topo, dizendo  ter formação, que nunca adquiriram, que usem dinheiros públicos (fortunas escandalosas) para  se promoverem pessoalmente face a um público acrítico, burro e embrutecido. Portugal tem um défice de responsabilidade civil, criminal e moral muito maior do que o  seu défice financeiro, e nenhum português se preocupa com isso, apesar de pagar os  custos da morosidade, do secretismo, do encobrimento, do compadrio e da corrupção. Existe em Portugal uma camada subterrânea de segredos e injustiças, de protecções e lavagens, de corporações e famílias, de eminências e reputações, de dinheiros e negociações que impede a escavação da verdade.

A “escavação da verdade”, a cargo do Poder Judicial realmente independente e imune a pressões políticas, é condição essencial para restituir confiança dos portugueses nas suas instituições. Em 1975, após a queda do Estado Novo, vigorou legislação de saneamento que resultou na declaração de incapacidade cívica, activa e passiva, dos indivíduos ligados ao antigo regime.

Se os partidos com assento parlamentar tiverem a coragem de firmar um Pacto  de Transparência visando o apuramento da responsabilidade civil e criminal dos políticos e gestores públicos comprometidos com o empurrão que levou Portugal a resvalar para o fundo do abismo em que se encontra, terão o prémio de passarem a ser depositários da confiança dos portugueses, principalmente porque alguns deles terão de se purificar pelo hara-kiri de correlegionários.

Por outro lado, se os mesmos partidos firmarem um pacto de equidade que reduza o leque de retribuições diminuindo o fosso que separa todos os portugueses de alguns portugueses, reforçarão as possibilidades de impôr sacrifícios a todos, após ser público e notório o sacrifício desses alguns.

É este o caminho por que se salvará a Democracia em Portugal e se abrirão as portas para a felicidade colectiva dos portugueses.  

 3.       E agora, em 2015?

 Ao aproximarem-se as eleições legislativas de 2015, pouco há a acrescentar, além do cansaço causado pela incompetência dos sucessivos governos e correspondentes oposições formadas alternadamente pelo PS, PSD e CDS/PP.

Neste último troço (2011/2015) da “nossa”  democracia quarentona:

·         O número de pobres subiu de dois para três milhões;

·         O número de desempregados passou de setecentos  mil para um milhão e quatrocentos mil;  

·         Nos dois últimos anos, surgiram 28% dos milionários que existem em Portugal;

·         10% dos mais ricos detêm 60% da riqueza;

·         Portugal contou com mais 10.700 milionários do que no ano anterior;

·         Seis milionários portugueses detêm um património líquido situado entre os quinhentos milhões e os mil milhões de dólares americanos de património líquido;

·         Três milionários portugueses têm mais de mil milhões de dólares no seu património líquido.

Após este balanço de Portugal, haverá ainda quem queira votar no PS, no PSD ou no CDS, além dos que se têm banqueteado à mesa do orçamento? É preciso que o eleitorado os castigue e desresponsabilize pela irresponsabilidade exibida durante quatro décadas. Ao mesmo tempo, arrumados os velhos partidos num canto da nossa História, cada eleitor  deve depositar o seu voto, nas próximas eleições legislativas, de modo consciente,  generoso e confiante nas novas opções políticas  que se apresentarem a sufrágio. Com o mesmo entusiasmo com que os portugueses votaram para a Assembleia Constituinte, no dia 25 de Abril de 1975. Mas com o redobrado conhecimento daqueles em quem não se deve votar, para libertar Portugal da ocupação das forças neo-liberais e para a reconstrução do Estado Social.

 *Ex-Presidente do Instituto Cultural de Macau e professor convidado na Universidade de Ciência     e Tecnologia de Macau